« En attendant la fin des temps -si c’est possible- tout sur terre est formation et tout y est trace de cette formation, le relief que nous avons à considérer comme une donnée stable, n’est en fait qu’une composition inachevée, et extraordinairement complexe d’états de formes appelées à être remplacées par d’autres. Avec les chaînes de montagnes, on est loin des étourneaux, mais on pourrait les considérer comme des murmurations au ralenti. Le minéral est souvent mis à l’écart, histoire si longue et si lente que nous ne l’apercevons pas mais le fait d’en connaître l’existence change le regard.

Quand on lui expliqua que la montagne suisse était remplie de fossiles marins, l’artiste japonais Shimabuku, fut si enthousiaste qu’il y lâcha des cerfs-volants en forme de poissons pour marquer que ces montagnes avaient été autrefois, il y a des millions d’années, des fonds marins. Logique enfantine. La montagne immobile est allégorisée par la nage aérienne des poissons cerfs-volants. » (Bailly)